Les invasions celtes ont ainsi déterminé l’avenir des irlandais, laissant des siècles plus tard leur empreinte dans la langue gaélique qui est encore parlée ici, dans certains comtés. Elles démarrent -500 ans av. J.-C., et instaurent une fois sur place une hégémonie qui balaie tout ce qu’il peut subsister des civilisations précédentes. L’atmosphère qu’il règne en Irlande est propice à leur mode de vie, à leurs croyances, à leurs us et coutumes. La société irlandaise s’organise alors selon leur fonctionnement socioculturel, leur langue, leur modèle éducatif. L’unité politique n’est pas vraiment de rigueur, les royaumes celtes sont divisés entre plusieurs souverains qui n’hésitent pas à entrer en conflit entre eux, pour gagner des territoires.
Le pays fonctionne sur l’agriculture, les fermiers en sont le fer de lance, l’économie est essentiellement rurale et permet de nourrir les familles de chaque région. Les villes et villages n’ont pas encore été bâtis, et le lieu de recueillement et de retrouvailles reste essentiellement le monastère. Les clans celtiques sont très organisés, il y a le chef suprême, les nobles, les hommes libres puis ceux qui travaillent la terre, et les esclaves, ces deux dernières catégories étant traitées de la même manière, avec peu de respect. La royauté est filiale et des générations se succèdent ainsi dans les différentes provinces. Le roi, souvent polygame, règne tout puissant et gère les affaires économiques, sociales, administratives, politiques du territoire qui lui a été attribué ou dont il a hérité de par sa lignée.
Ainsi du 4e au 12e siècle, ces souverains dirigèrent ainsi l’Irlande, sans qu’il ne vienne jamais l’idée aux autres peuples de venir les y détrôner.
Ce n’est qu’avec l’arrivée du christianisme et de Saint Patrick au 6e siècle que leur pouvoir vacille un tant soit peu, avant de s’adapter compte tenu de l’attrait que la culture celte représente alors. Si les usages païens sont mis de côté, la précieuse langue gaélique est toujours parlée, et ceux qui viennent ici en conquérant l’apprennent pour mener à bien leur mission auprès des populations. Druides et évangélisateurs vivent ainsi en assez bons termes même si certains conflits éclatent parfois. Les Celtes restent alors considérés comme le peuple irlandais.
Au 8e siècle ce sont les Vikings qui abordent les côtes de l’Irlande et qui à contrario des visiteurs précédents imposeront leurs sanguinaires méthodes de survie et de vie, établissant des villages sur le littoral. Leurs chefs de guerre sont de véritables barbares peu enclins à négocier et s’imposent petit à petit aux confins de l’Irlande. Ils multiplient les raids sur les côtes et à l’intérieur des terres remontant par les rivières, pillant, brulants, détruisant tout sur leur passage. Ce sont eux qui érigeront l’ébauche de Dublin. Leur domination prendra fin en 1014, mais les Celtes sont ensuite opprimés par la présence anglo-normande. La couronne d’Angleterre étend son pouvoir, et le roi d’Angleterre devient roi d’Irlande.
Petit à petit la culture celtique se délitera dans les coutumes britanniques, mais laissera son empreinte indélébile dans le langage, la musique, l’architecture avec ses tumulus, ses dolmens, les croix, tel le site de Newgrange. Une identité à laquelle les Irlandais sont particulièrement attachés et qu’ils revendiquent du mieux possible en continuant de la célébrer au cours de quelques manifestations traditionnelles et folkloriques.
